Scène de la vie ordinaire au guichet des étrangers de la préfecture d’Évry ?

Est-ce ainsi que les hommes vivent ?

Mme A. vit et travaille en France depuis 2007, elle est actuellement « sans-papiers » et souhaite régulariser son séjour.

Dimanche, en fin d’après-midi, il n’y avait pas foule, dans la file d’attente de ceux qui veulent déposer un dossier de demande de régularisation, à la préfecture d’Évry. A l’aube, elle vient prendre sa place, accompagnée par son parrain. Il y a déjà plus de 25 personnes qui avaient passé la nuit là, et d’autres arriveront ! Mais l’inorganisation préfectorale ne permettra pas le dépôt de son dossier, ni même de décrocher un rendez-vous pourtant justifié par l’attente !
Parce que la préfecture de l’Essonne ne donne pas de rendez-vous, parce que le nombre de dossiers acceptés à l’accueil n’est pas connu, trop nombreux sont ceux qui ont perdu leur temps !

Il faut repasser une nuit … sans attendre, parce que les documents, notamment ceux fournis par l’employeur, n’ont qu’une durée de validité réduite. Le mercredi suivant, arrivée à l’heure où ferment les bureaux, elle est première de la file. La file d’attente s’auto-organise, avec une liste de numéros et des appels réguliers. Relayée en début de soirée, elle passe la nuit à l’arrière d’une berline, et reprend sa place à l’appel de 5H, accompagnée encore par son parrain.
A 9H, le dossier est déposé, mais au lieu d’un récépissé de dépôt, c’est la PAF qui arrive, et l’emmène en garde à vue, ainsi qu’un autre déposant. Pour Mme A., c’est un doute de l’employé de la préfecture qui a justifié l’immédiate vérification des documents.
C’est alors une longue journée pour tous les soutiens qui se mobilisent rapidement. La bonne foi de Mme A. est reconnue, et parce que la mobilisation a été efficace (que toutes et tous soient remerciés), en fin d’après-midi, on retrouve Mme A. Elle a évité le CRA, mais pas l’OQTF remis en mains propres.
Commence le travail des juristes : il faut renverser la vapeur ! Mme A. était venue au guichet pour obtenir un titre de séjour, pas pour se voir expulsée ! Il faut récupérer le dossier complet (originaux et copies) resté à Evry, sans lequel rien n’est possible. Enfin, un appel de la décision est envoyé dans les 48 heures.
Parce que la préfecture de l’Essonne est connue pour des procédures inadaptées et des décisions arbitraires, encore une fois une personne a vu basculer sa situation. Quant aux soutiens, ils ont basculé en mode urgence, ce qui est pour le moins déplaisant.

Mais le mardi suivant, le tribunal annule la décision préfectorale, et demande de réétudier le dossier, en ordonnant la mise à disposition d’un titre de séjour temporaire (la justice fonctionne donc). Mme A. retrouve son passeport, et, deux semaines après le premier essai, ira déposer son dossier (sur rendez-vous cette fois) … et attendre la carte de résident à laquelle elle aspire !

Que d’énergie dépensée, que de temps perdu, dès qu’il s’agit du titre de séjour, par les administrations ou par les étrangers et leurs soutiens !
Est-ce ainsi que doit fonctionner un accueil des étrangers, à Évry, en mars 2012 ?
Est-ce justifié, ce contrôle tatillon ?

M. Le préfet, le collectif veut vous rencontrer !

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